Dimanche matin
8 h 30 : le réveil sonne
8 h 31 : j’ouvre 1 œil
8 h 32 : les 2 yeux sont ouverts
8 h 40 : je sors à regret ma carcasse de sous la couette
8 h 41 : je regarde dehors. Il pleut des cordes. Des bourrasques secouent les arbres
8 h 42 : je pique un sprint vers ma couette
8 h 44 : une voix intérieure me dit que j’ai signé (et payé) pour prendre le départ d’un 10 km dans moins de 2 heures
8 h 45 : je dis à la voix intérieure que tant pis je « perds » mes 7 €
8 h 46 : la voix intérieure me dit qu’avec aussi peu de volonté le marathon c’est pas gagné.
8 h 47 : je m’en fous du marathon, je veux plus le faire. Je n’aime que ma couette
8 h 48 : j’ai 40 ans et 1 semaine et plus aucune volonté. Je suis vraiment devenue une vieille mèmère. C’est trop la honte faut que je réagisse.
8 h 50 : je saute de mon lit, j’avale une tranche de gatosport
8 h 55 : je surfe sur le site de l’organisation de la course. Le circuit est inondé donc modifié. 11,2 km à faire au lieu de 10 et passage de 50 m « les pieds totalement immergés ».
9 h 05 : je croise mon coach de mari qui regardant mon peignoir me dit dubitatif « t’es prête ? Dans 10 mn on part".
9 h 05 : je réponds « je suis prête »
9 h 15 : je suis dans la voiture
9 h 25 : les essuie-glaces passent de la position lente à rapide
9 H 30 : Betton nous voilà !!
9 h 45 : je retrouve les copines de « courir au féminin »
10 h 00 : j’épingle mon dossard et enfile sur ma tenue un sac poubelle
10 h 10 : je quitte à regret la salle de sport surpeuplée (1300 personnes) et me dirige en trottinant vers la ligne de départ
10 h 30 : Coup de pétard ! Je déchire et balance mon sac poubelle. C'est partiiiiiii
10 h 40 : le passage du Goi est en vue
10 h 41 : j’ai de l’eau boueuse aux chevilles. Glacée qu'elle est... l'eau
10 h 44 : je sors du bassin. Les chaussures font floc floc
10 h 48 : mes pieds se réchauffent
10 h 50 : j'aperçois mon coach de mari de l'autre côté du canal. Y'a au moins 10 000 concurrents devant moi.
11 h 00 : montée d’une belle grimpette et fin du 1er tour
11 h 11 : de retour au Goi. L’eau a monté. Je suis éclaboussée jusqu’en haut des cuisses
11 h 14 : je suis gelée du bout des orteils jusqu’en haut des cuisses
11 h 20 : je n’arrive pas à récupérer de mon 50 m nage libre. Trop froid aux jambes
11 h 24 : je me tords la cheville droite sur une racine cachée dans la boue.
11 h 25 : je n’ai plus froid mais j’ai mal à la cheville.
11 h 28 : 2ème montée de la grimpette
11 h 30 : c’est fini. Y'a 971 concurrents devant moi ; 269 derrière.
12 h 45 : je suis sous la douche. C'est trop bon
12 h 50 : je suis sous la douche
12 h 55 : je suis sous la douche
12 h 58 : bon OK j'arrête de flinguer la planète et sors de la douche.
13 h 00 : je masse ma cheville. Elle est nickel
20 h 00 : Ma cheville c'est elephant man ! Je la noie sous la glace et je me rue vers mon chapelet tout neuf (prochainement je vous raconte le pourquoi du comment j'ai un chapelet).
Edit 1 : pour le chapelet, façon de parler que je me suis ruée dessus. Hein ! Vous me connaissez
Edit 2 : voilà à quoi ressemblait le Goi de Betton